Le 30 octobre 2016, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine liturgie à l’église de la Dormition-des-Potiers (V Gontcharakh), métochion de l’Église orthodoxe bulgare à Moscou.

Le métropolite concélébrait avec l’archimandrite Théoctiste (Dimitrov), recteur du métochion, l’archiprêtre Dimitri Leskine, recteur de l’Institut orthodoxe Saint-Alexis-de-Moscou de la région de la Volga, les clercs de l’église.

Après la litanie instante, une prière a été lue pour la paix en Ukraine.

A la fin de la célébration, le métropolite Hilarion a prié devant l’icône de saint Jean de Ryla.

Ensuite, l’archimandrite Théoctiste (Dimitrov) a prononcé un discours d’accueil à l’adresse de Mgr Hilarion, auquel il a offert une icône de la Mère de Dieu.

Le métropolite Hilarion a ensuite prononcé une homélie, commençant par présenter ses vœux à l’assistance en l’honneur de la fête de saint Jean de Ryla, « dont l’un des saints russes les plus vénérés, saint Jean de Cronstadt, portait le nom ».

« Nos deux Églises, a poursuivi le métropolite, et nos deux peuples, ont beaucoup en commun. Nous sommes les héritiers des saints Cyrille et Méthode et de leur mission, car ce sont eux qui ont apporté la Sainte Écriture et la liturgie aux peuples slaves, c’est grâce à eux que la foi orthodoxe s’est répandue sur nos terres.

Au temps où la Bulgarie subissait le joug turc, la Russie est venue en aide au peuple bulgare, et le tsar Alexandre II est toujours vénéré par le peuple bulgare comme son libérateur. Un monument lui est dédié dans la capitale bulgare, et le tsar-libérateur est commémoré à chaque liturgie pendant la grande entrée.

Je suis souvent allé en Bulgarie, j’ai visité le monastère de saint Jean de Ryla, j’ai été témoin de nombreuses fêtes, auxquelles j’ai participé, celle qui m’a le plus marqué étant certainement la canonisation de l’archevêque Séraphin (Sobolev). Nous avons préparé ensemble cette canonisation. Avec la bénédiction de nos Patriarches, nous avions créé une commission spéciale, étudié la vie de cet archipasteur, ses actes, et proposé à l’unanimité sa candidature à nos Églises locales. Cette canonisation a eu lieu solennellement à Sofia, puis à Moscou, et nous avons aujourd’hui un intercesseur de plus, un lien supplémentaire entre nos Églises et nos peuples.

Aujourd’hui, nous avons écouté la parabole du semeur (Lc 8, 5-15). L’une des graines semées tombe sur la pierraille, un autre grain sur la route ou dans les ronces, un autre sur une terre féconde. Le grain tombé sur la pierraille est mangé par les oiseaux, celui tombé dans les ronces pousse, mais est étouffé par les mauvaises herbes ; le grain tombé sur la route germe, mais il fane vite, ne pouvant prendre racine. Seul le grain tombé sur la bonne terre porte du fruit.

Les disciples n’ont pas compris le sens de cette parabole, et ont demandé au Sauveur de la leur expliquer. Et le Seigneur leur explique que « Le grain, c’est la parole de Dieu » (Lc 8, 11), semée par le Semeur divin, le Seigneur Jésus Christ Lui-même. Mais les gens reçoivent différemment sa parole, car certains cœurs sont prêts à la recevoir, tandis que d’autres ne le sont pas : certains sont absorbés par les soucis de ce siècle, qui étouffent la parole semée en eux ; chez d’autres, elle est dévorée par le diable.

Il en était ainsi aux temps du Seigneur. Nous voyons des personnes répondre à son appel et le suivre, tandis que d’autres se détournent de Lui. Il y a eu ceux qui le haïssaient d’autant plus qu’ils voyaient ses miracles et entendaient Ses paroles. Il en a été toujours ainsi, et cela se poursuit de nos jours. La parole de Dieu est toujours semée par le divin Semeur par les hommes qu’Il choisit pour le ministère apostolique, mais tous ne répondent pas à leur prédication, car les gens réagissent différemment et veulent vivre à leur manière.

Il y a ceux qui préfèrent vivre sans Dieu, disant : « Je n’ai pas besoin de Dieu, je suis le maître de ma vie, je l’organise comme je l’entends. » Il y a ceux qui s’indignent de la liberté acquise aujourd’hui par l’Église, de la prédication de l’Église, qui ne supportent pas qu’elle donne son avis. « Pourquoi l’Église nous fait-elle la leçon ? disent-ils. Nous voulons vivre comme bon nous semble. » Par sa parabole, le Seigneur Jésus Christ nous rappelle qu’il en a toujours été ainsi. Il continuera à semer sur la terre Sa parole divine, et les gens continueront à la recevoir chacun à sa manière.

L’histoire russe et l’histoire bulgare nous enseignent que nos ancêtres ont reçu avec enthousiasme la prédication du christianisme sur leur terre, ont accueilli le Christ avec amour et se sont convertis à la foi orthodoxe, recevant l’Écriture sainte et la Divine liturgie, tout ce que les illuminateurs des Slaves, saints Cyrille et Méthode, leur ont donné. Nous savons quels étonnants fruits de sainteté la foi orthodoxe a porté sur nos terres, combien de saints elle a donné, que nous vénérons aujourd’hui comme nos saints patrons et nos intercesseurs. Parmi eux, saint Jean de Ryla, vénéré aussi bien en Bulgarie que dans l’Église russe.

Prions les saints de nous aider à être cette terre féconde sur laquelle la semence de la parole de Dieu porte de bons fruits. Demandons dans nos prières qu’ils bénissent nos peuples et nos Églises.

Nous attendons la prochaine visite de Sa Sainteté le Patriarche Néophyte de Bulgarie à l’occasion du 70e anniversaire de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

A tous, chers frères et sœurs, je transmets la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche ; que le Seigneur nous garde tous pour de longues années. »