Le film « Avec le Patriarche au Mont Athos » sera présenté le 11 septembre 2016 à 12 heures au Marché international du livre de Moscou. L’auteur et le présentateur de ce film documentaire est le métropolite Hilarion de Volokolamsk. Le film est réalisé par Alexeï Soutormine. Il est présenté à l’occasion du millénaire de la présence russe au Mont Athos.
La République grecque sera cette année l’invitée d’honneur du Marché du livre de Moscou
Le film a été réalisé pendant le pèlerinage du Primat de l’Église orthodoxe russe sur l’Athos en 2013. Quatre décennies plus tôt, encore archimandrite, il était venu pour la première fois sur la Sainte Montagne. Alors, en 1971, le monastère russe Saint-Pantéléimon du Mont Athos était à demi ruiné, il n’abritait plus que sept moines. Devenu président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, aujourd’hui Patriarche de Moscou et de toute la Russie, avait beaucoup fait pour la renaissance du monastère Saint-Pantéléimon, pour la reprise du pèlerinage russe sur le Mont Athos.
Les premiers moines russes arrivèrent à l’Athos au Xe siècle, du vivant de saint Athanase l’Athonite, fondateur de la Grande Laure, qui introduisit le système cénobitique et s’efforça déjà de transformer la Sainte Montagne en un centre monastique orthodoxe mondial. Le premier témoignage écrit de l’existence d’un monastère russe remonte au début du XI siècle : un acte de la Grande Laure (février 2016) est signé, notamment, de Guérassime, « moine, prêtre par la miséricorde de Dieu et higoumène du monastère des Ros ».
Au XI siècle, saint Antoine des Grottes devint moine au Mont Athos, avant de revenir sur les monts de Kiev, où il fonda une communauté suivant la règle athonite. Les « Récits des temps anciens » qui relatent cet épisode, le font remonter à l’année 1051. « Que la bénédiction de Dieu demeure sur vous, celle de Dieu d’abord, celle de la Sainte Montagne ensuite », dit Antoine à la communauté.
Les réalisateurs du documentaire « Avec le Patriarche sur le Mont Athos » retracent la naissance, l’essor, la ruine et la renaissance des monastères russes de la Sainte Montagne.
Les spectateurs, qui suivent le Patriarche dans la capitale de l’Athos et dans les monastères et les skites russes, rencontreront ainsi les moines de la Sainte Montagne. Parmi eux, le hiéromoine Simon, supérieur du skite du plus ancien monastère russe, dédié à la Dormition de la Mère de Dieu (Xilourgou, XIe siècle), l’archimandrite grec Joachim, supérieur du skite Saint-Elie, fondé par saint Païssi Velitchkovski, le starets Juste, qui a entrepris de restaurer seul la celle Saint-Nicolas. Le père Élie (Nozdrine), confesseur du Patriarche, témoin de l’histoire du Mont Athos, qui vécut pendant plus de dix ans au monastère Saint-Pantéléimon, partage ses souvenirs.
Quelques cadres inoubliables ressortent de ce film : par exemple la visite de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille à la Grande Laure Saint-Athanase, pendant laquelle l’higoumène, l’archimandrite Prodrome, fit porter au Primat de l’Église russe la lourde croix de fer de saint Athanase le Grand : « J’ai supporté ce poids avec piété, me suis représenté saint Athanase qui ne l’enlevait jamais, même pour se coucher », raconte le Patriarche dans le film.
Après la révolution, les moines se retrouvèrent coupés de leur patrie, la communauté n’accueillit plus de nouveaux novices et fut bientôt menacée d’extinction. Aujourd’hui, des moines de l’Église orthodoxe russe sont nombreux à rejoindre la communauté monastique de l’Athos.
Aujourd’hui comme hier, la Sainte Montagne aide tous ceux qui y viennent avec ferveur et le désir de toucher à l’éternité. Elle est devenue le refuge spirituel des pèlerins de Russie, de milliers de fidèles orthodoxes du monde entier, une école de prière, de jeûne et de pénitence.
Le film est produit par le studio « Neofit » sur commande de la Fondation caritative Saint-Grégoire-le-Théologien, avec le soutien de l’Agence fédérale de la presse et des médias de masse.
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La Sainte Montagne est située sur la presqu’île de l’Athos, limite extrême de la presqu’île de Chalcidique, en Grèce.
Selon la tradition, la Mère de Dieu serait venue à l’Athos, aurait béni ce lieu, le choisissant pour apanage. L’Athos est depuis appelé « apanage » ou « jardin » de la Mère de Dieu.
La présence d’ermites sur la Sainte Montagne est attestée depuis l’Antiquité. Le monachisme organisé y apparaît au X siècle, avec la fondation de la Grande Laure par saint Athanase l’Athonite.
Suivant le système administratif grec, l’Athos porte le nom « d’État monastique autonome de la Sainte Montagne ». Cette communauté autogérée se compose de vingt monastères orthodoxes placés sous la juridiction immédiate du Patriarche de Constantinople (depuis 1312). Elle est le plus grand centre monastique orthodoxe du monde.
Sur la presqu’île, le pouvoir appartient au Sacré Kinote. Il se compose de représentants des vingt monastères qui se partagent le territoire de l’Athos.
La tradition interdit l’accès de la Sainte Montagne aux femmes.
Le monastère Saint-Pantéléimon est l’un des monastères de la Sainte Montagne. Des moines russes s’installèrent sur l’Athos dès le XI siècle, et la première mention écrite d’une communauté monastique russe remonte à février 1016. Saint Antoine des Grottes, fondateur du monachisme en Russie, y fut.
Le premier monastère russe sur l’Athos, le Xilourgou (« menuisier ») était dédié à la Dormition de la Muère de Dieu.
A partir de 1169, le monastère Saint-Pantéléimon devient le principal monastère russe de l’Athos. A la fin du XVIII siècle, la vie monastique décline, mais dès le début du XIX siècle, le monastère est rebâti et est protégé par la famille impériale russe jusqu’au début du XX siècle.
A cette date, la communauté s’est largement agrandie, et le monastère Saint-Pantéléimon est le plus grand de l’Athos par la surface occupée comme par le nombre de moines. En 1913, il comptait plus de 2000 frères. Aujourd’hui, la communauté se compose de 70 moines et novices venus de Russie, d’Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie et de Géorgie.
Le monastère possède une exceptionnelle bibliothèque, comptant 1500 manuscrits grecs, 550 manuscrits slavons, 400 russes, 43 dans divers langues, et plus de 42000 volumes de livres imprimés.
Cette année, pour le millénaire de la présence russe au Mont Athos, des célébrations ont été organisées, ainsi que de nombreuses manifestations culturelles et éducatives, parmi lesquelles des festivals, des expositions, des conférences scientifiques, des projets d’édition et des pèlerinages.