Le métropolite Hilarion participe à l’inauguration d’un monument au compositeur Dimitri Chostakovitch
Le 29 mai 2015, un monument au compositeur D. D. Chostakovitch a été inauguré devant l’entrée principale de la Maison internationale de la musique de Moscou. La cérémonie avait lieu à l’occasion du 40e anniversaire du décès du compositeur et du 70e anniversaire de la Victoire.
De nombreuses personnalités du monde culturel, des employés municipaux ainsi que les descendants du compositeur assistaient à la cérémonie.
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou s’est adressé à l’assistance, soulignant que ce monument était attendu depuis longtemps. « La musique de Chostakovitch fait partie du patrimoine russe. Beaucoup de gens dans le monde connaissent notre pays grâce à cette musique » a-t-il constaté.
Le compositeur a vécu durant une époque particulièrement tragique dans l’histoire de la Russie. Il a connu la révolution, la guerre civile, les terribles années 30, la guerre et l’après-guerre. « Chostakovitch a traversé toutes ces épreuves avec son peuple, et elles se reflètent dans sa musique » a poursuivi Mgr Hilarion. « Par feux fois, les foudres du journal Pravda sont tombées sur le compositeur, résonnant dans tout le pays, mais ces foudres ne l’ont pas brisé. C’est un grand maître et un grand homme qui nous parle aujourd’hui au travers de la musique qu’il écrivit. En même temps, à travers elle, ce sont ceux qui n’ont pu alors ouvrir la bouche qui nous parlent, ceux auxquels, selon l’expression de Joseph Brodski, « on ferma la bouche avec de la pourriture ». Cette grande musique nous fait entendre le pouls d’une époque et les battements du cœur de Dimitri Chostakovitch ».
A la fin des années 1920, D. Chostakovitch écrivait à sa mère : « Je suis allée aujourd’hui à l’église du Christ Sauveur, et j’ai prié pour toi et pour nous tous ». C’est le fils du compositeur, Maxime Chostakovitch, qui l’a révélé à Mgr Hilarion. « Je pense que cette citation permet de mettre fin aux discussions sur la foi ou l’athéisme de D. D. Chostakvitch. Il n’était pas pratiquant au sens traditionnel de ce mot, l’époque ne le permettait pas, et les gens devaient cacher leurs convictions. Mais sa musique est une confession. En écoutant ces majestueuses symphonies, nous entendons la voix de tout le pays ; dans ses nombreux quatuors nous entendons la confession du cœur et de l’âme de cet homme. Éternelle mémoire à un grand compositeur et à un grand homme ».
L’assistance a ensuite déposé des fleurs sous le monument.