Le Primat de l’Église russe s’adresse aux interprètes et aux spectateurs du concert marquant la Journée de l’écriture et de la culture slave sur la Place Rouge
Le 24 mai, après avoir célébré la Divine liturgie à l’église cathédrale du Christ Sauveur, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est venu assister au concert donné sur la Place Rouge en l’honneur de la Journée de l’écriture et de la culture slave.
Des concerts semblables, où sont joués des chansons populaires et des œuvres classiques, ont été donnés dans de nombreuses villes de Russie, suivant une tradition récente.
De nombreuses personnalités politiques et ecclésiastiques étaient venues assister à l’évènement, organisé par l’Église orthodoxe russe, le ministère de la Culture et la municipalité de Moscou.
Les œuvres proposées en concert sur la place centrale du pays étaient interprétées par les meilleurs collectifs, dont l’orchestre militaire du ministère de la Défense, l’orchestre de la Flotte russe, l’ensemble de chant populaire académique « Russie » et plusieurs chorales dont celle du monastère de la Sainte-Rencontre, ainsi que des solistes des meilleures scènes du pays, des artistes de cinéma et d’estrade.
Le programme du concert débutait par l’ouverture pour orchestre « Temps, en avant » de G. Sviridov et « l’Hymne à saints Cyrille et Méthode » de P. Tchaïkovski.
Le Patriarche Cyrille a ensuite pris la parole : « Il est désormais de tradition de fêter cette Journée ici, sur la Place rouge, par des chants, et notre chant ne se limite pas au périmètre de cette place, c’est le pays entier qui chante, et il est heureux que nous exprimions nos sentiments par le chant.
Nous glorifions aujourd’hui l’exploit de deux remarquables personnalités, deux illuminateurs, Cyrille et Méthode. Ils ont donné au monde slave un alphabet, une écriture et par là, les lumières. Et quel est le but des lumières ? Que faut-il donc illuminer, éclairer ? C’est l’esprit et le cœur de l’homme qu’il faut éclairer. Si l’on n’éclaire que son esprit, tandis que son cœur demeure dans les ténèbres, l’homme peut devenir capable de ruse, se transformer en criminel de talent. Si l’on n’illumine que son cœur, tandis que l’esprit reste dans l’ombre, l’homme aura du mal à s’insérer dans le rythme de la vie contemporaine et à comprendre ce qui se passe autour de lui. Il se retire involontairement de cette vie, ce qui n’est pas toujours bon pour lui, sa famille et son entourage.
Il faut éclairer l’esprit et le cœur, insistaient Cyrille et Méthode, nos illuminateurs. Et si l’illumination de l’esprit passe par l’instruction, la science, l’illumination du cœur, elle s’opère en agissant sur l’âme humaine de façon à en extirper le mal. Illuminer l’âme, cela veut dire en extirper le mal et donc la rendre au pouvoir de la lumière.
Si notre peuple est ainsi éclairé, si un bon enseignement, des progrès scientifiques, un horizon élargi et l’érudition s’allient aux dominantes spirituelle et morale, la vie de notre peuple s’améliorera très vite. La Russie étant une puissance ayant de l’influence sur le monde entier, par cette expérience de synthèse de l’intellectuel et du spirituel nous pourrons vraiment influer sur le monde et lui porter notre propre message.
On nous demande parfois quel est notre message au monde. Nous devons répondre : c’est l’alliance des connaissances, de l’intellect, de l’instruction et de la spiritualité. La force de notre nation, de notre peuple, réside dans cet alliage. C’est lui qui détermine la vitalité des états. »
Ayant invoqué la bénédiction divine sur les personnes rassemblées, le Primat de l’Église russe a cédé la place à l’adjoint du chef du gouvernement, O. Golodets, qui a souhaité à Sa Sainteté une bonne fête.
Plusieurs anniversaires sont célébrés cette année 2015 en Russie, parmi lesquels celui du millénaire du décès de saint Vladimir, les anniversaires des compositeurs Tchaïkovski et Sviridov, de l’écrivain Cholokhov, de la Victoire. Les compositions musicales interprétées étaient consacrées à ces anniversaires. Une chanson a été interprétée successivement en russe, biélorusse et ukrainien. Le concert s’est achevé par l’ouverture « 1812 » de Tchaïkovski.