Sa Sainteté le Patriarche Cyrille a rencontré le chef de l’Église catholique arménienne
Le 29 avril 2015, à la résidence patriarcale et synodale du monastère Saint-Daniel, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a rencontré le Chef de l’Église catholique arménienne, le Catholicos-Patriarche Nerses Petros XIX de Cilicie.
Prenaient part à la rencontre l’ordinaire de l’Église catholique arménienne en Arménie, Géorgie, Russie et Europe de l’est, l’archevêque Raphael Minassian, le vicaire de l’Église catholique arménienne en Russie, recteur de la paroisse catholique arménienne à Moscou, Mgr Petros Petrossian.
Parmi les participants, figuraient également l’archimandrite Philarète (Boulekov), vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et le hiéromoine Stéphane (Igoumnov), secrétaire du DREE aux relations interchrétiennes.
Sa Sainteté le Patriarche Cyrille et le Chef de l’Église catholique arménienne ont échangé la salutation pascale.
Le Catholicos-Patriarche Petros XIX a effectué un séjour en Arménie et visite actuellement la Russie à l’occasion du centenaire du génocide arménien. « Cette date nous ramène à la tragédie vécue par le peuple arménien en 1914-1915, alors que plus d’un million et demi d’Arméniens ont péri. Ce genre de tragédie ne peut s’effacer de la mémoire historique » a affirmé le Primat de l’Église orthodoxe russe, soulignant que si des évènements comme celui-ci sont livrés à l’oubli, ils risquent de se reproduire.
Sa Sainteté a rappelé qu’à notre époque, au Proche Orient, en Afrique du Nord et dans quelques autres régions, la population chrétienne fait face à de grands dangers : des gens sont éliminés uniquement parce qu’ils sont chrétiens. « Dans le conflit en Syrie, la population arménienne a aussi traversé des jours de terreur avec l’élimination de civils » a constaté le Patriarche Cyrille évoquant la tragédie de Kessab. Nous savons combien nos frères souffrent en Irak, en Libye, au Pakistan, au Nigéria. A Mossoul, dans le nord de l’Irak, il y avait 45 églises, elles ont toutes été détruites. La population chrétienne a été soit éliminée, soit évincée ».
Constatant que les chrétiens de nombreux pays étaient actuellement victimes de vexations et de plus en plus persécutés, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a souligné : « La tragédie du peuple arménien qui s’est déroulée il y a cent ans nous donne à penser qu’il nous faut aujourd’hui également nous battre pour que soient garantis les droits de l’homme et la liberté religieuse ».
« Le sort du peuple arménien touche beaucoup les Russes, car nos histoires sont intimement liées » a assuré Sa Sainteté, remarquant que cette circonstance engendrait un sentiment de solidarité, d’amour mutuel et de soutien.
Le Patriarche Cyrille a également rappelé que l’Église orthodoxe russe entretenait de bonnes relations avec l’Église apostolique arménienne et avec le Patriarche catholique de Cilicie.
Souhaitant au Catholicos-Patriarche de Cilicie Nerses Petros XIX que Dieu l’assiste dans son travail, Sa Sainteté a ajouté : « Les régions du monde où sont implantées vos communautés ne sont pas tranquilles non plus. J’ai pu visiter le Liban et rencontrer les patriarches catholiques. Nous avons parlé de la difficile situation des chrétiens au Proche Orient, de l’exode des chrétiens quittant cette région du globe terrestre. J’ai exprimé la préoccupation de l’Église russe et ai senti la même préoccupation chez les leaders chrétiens du Proche Orient. Nous devons tous œuvrer pour que les chrétiens du Proche Orient et partout dans le monde se sentent à l’aise, soient en sureté, aient le droit de rester ce qu’ils sont ».
Les évènements en cours sont un stimulant supplémentaire au développement des relations entre les chrétiens de différentes nationalités pour renforcer la solidarité entre les chrétiens et élargir les actions visant à la défense de leurs droits, a affirmé le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.
De son côté, le chef de l’Église catholique arménienne a exprimé sa solidarité avec la position du Primat de l’Église orthodoxe russe sur la situation au Proche Orient et dans d’autres parties du monde.
Parlant de sa participation aux célébrations commémorant le centenaire du génocide arménien, il a dit : « Si nous ne coopérons pas, si nous travaillons pas ensemble, des tragédies semblables continueront à se dérouler dans le monde entier, en particulier au Proche Orient ».
Le Catholicos-Patriarche a aussi parlé des sacrifices des peuples russe et arménien, ainsi que d’autres peuples, de tous les gens qui donnent aujourd’hui leur vie pour le Christ. Ainsi, ces derniers mois, a-t-on assisté à de nouvelles tueries massives de chrétiens, en particulier en Lybie.
Le chef de l’Église catholique arménienne a constaté que les chrétiens du Proche Orient envisageaient généralement la Russie comme leur défense. Ils voient qu’elle est aujourd’hui leur principal espoir. Le catholicos-Patriarche Nerses Petros XIX a exprimé sa profonde reconnaissance au Patriarche Cyrille pour son soutien aux populations chrétiennes persécutés au Proche Orient et dans d’autres régions.
A la fin de la rencontre, des cadeaux ont été échangés en souvenir.