Le 21 avril 2014, à la salle des Conciles de la cathédrale du Christ Sauveur se déroulait l’ouverture du programme de chant choral du XIII Festival pascal de Moscou.

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk a prononcé un discours d’accueil devant les organisateurs, les participants et les auditeurs du festival.

« Chers frères et sœurs, le Christ est ressuscité !

Je vous adresse les salutations de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Aujourd’hui, nous ouvrons le programme de chant choral du Festival pascal. En ce premier jour de la Semaine radieuse, nous nous retrouvons dans cette magnifique salle pour y entendre des chants sacrés, des pièces pascales ou autres, et toucher à cette culture musicale sacrée qui a fécondé durant des siècles la vie de notre sainte Église orthodoxe.

En ces jours de Pâques, nous ressentons la proximité de Dieu avec une intensité particulière. Nous sentons sa présence dans nos vies et nous prenons conscience de ce que nous ne vivons pas en vain, car notre vie ne s’achève pas par la mort, mais par la résurrection. Nous glorifions le Dieu qui s’est fait homme, a vécu sa vie terrestre, est mort sur la Croix pour vaincre notre mort par sa mort et nous ouvrir la voie de la résurrection par sa résurrection. Cette conscience donne sens à notre vie, l’emplit de joie non seulement pour le temps pascal, où nous nous réjouissons plus particulièrement, mais pour chaque jour. Nous sentons que Dieu est avec nous, que le Christ est parmi nous. Par les sacrements de l’Église, en particulier par le sacrement de l’Eucharistie, nous nous unissons à Dieu non seulement spirituellement, mais aussi physiquement.

L’Église chrétienne, depuis deux mille ans et en différents lieux du monde glorifie le Christ ressuscité. Elle le glorifie par sa liturgie, par son art liturgique dont le chant d’église fait partie intégrante. Il n’y a pas d’office liturgique sans chant, même dans l’église de campagne la plus modeste, s’il s’y célèbre la Liturgie, les vêpres ou les matines, il se trouvera forcément quelqu’un pour chanter, même si ce ne sont que deux ou trois grands-mères à la voix chevrotante.

La tradition orthodoxe ne pratique pas d’offices liturgiques sans chant, car les orthodoxes louent Dieu d’une manière particulière : ils ne se contentent pas de réciter des prières, ils les chantent. Le mot « pravoslavie » (orthodoxie), comme on sait, peut se traduire du grec à la fois comme « glorification correcte de Dieu », mais aussi comme « doctrine correcte sur Dieu ». Le sens initial du mot orthodoxie était précisément l’idée de juste doctrine sur Dieu, mais en slavon ce terme a été traduit comme « juste glorification de Dieu ». En ces jours de Pâques, la glorification s’échappe de nos lèvres et nos cœurs s’emplissent de louange pour le Très-haut.

L’élan de prière qui s’élève vers Dieu ressuscité pour nous ouvrir la voie de la résurrection s’incarne dans les sons de la musique sacrée.

Dans le cadre du programme de chant choral du Festival pascal, les auditeurs pourront entendre un large choix d’œuvres sacrées, tant russes qu’occidentales. Ils pourront toucher à l’art de compositeurs dont les œuvres glorifient le Sauveur ressuscité depuis des siècles.

J’aimerais nous souhaiter à tous que cette musique, la musique de la liturgie orthodoxe à laquelle, je l’espère, nous participons tous en ce temps pascal, réveille en nos cœurs les sentiments les plus purs et les meilleurs, afin que nous transmettions à nos proches la joie pascale et que nous la portions tout au long de l’année qui vient et durant toute notre vie.

Le Christ est ressuscité ! »

Participaient à l’ouverture du programme le Chœur synodale de Moscou (sous la direction d’A. Pouzakov), le chœur athonite « Thessalonikis Imnodi » (Thessalonique, Grèce, sous la direction de Ioannis Liakos), le chœur du Théâtre Marie (Saint-Pétersbourg, chef de chœur : Pavel Petrenko) qui interprèteront des chants de pâques, des œuvres du métropolite Hilarion (Alfeyev), de D. Bortniansky, S. Rakhmaninov, P. Tchesnokov, G. Sviridov, P. Tchaïkovski, N. Golovanov et S. Degtiarev.