Le 29 janvier 2014, à la maison des réceptions du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, le ministre S. Lavrov a reçu Sa Béatitude le Patriarche Jean X d’Antioche et de tout l’Orient, qui poursuit actuellement sa visite à l’Église orthodoxe russe.

Le Primat de l’Église d’Antioche était accompagné du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, l’évêque Pantéléimon d’Orekhovo-Zouïevo, président du Département synodal pour l’action caritative et le ministère social, l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE, l’higoumène Arsène (Sokolov), représentant du Patriarche de Moscou et de toute la Russie auprès du Patriarche d’Antioche la Grande.

Sa Béatitude le Patriarche Jean était également suivie du métropolite Basile d’Akkar, de l’archevêque Niphon de Philippopolis, représentant du Patriarche d’Antioche auprès du Patriarcat de Moscou, de l’ancien ambassadeur de la République arabe syrienne en Fédération de Russie Hassan Riche, du vice-président de l’université de Balamand Georges Nakhas.

Pendant la rencontre, S. Lavrov a souligné la valeur historique exceptionnelle et particulièrement ancienne des relations entre les Églises orthodoxes d’Antioche et russe. Ces rapports aident à préserver l’accord traditionnel, si nécessaire aujourd’hui au monde, des peuples du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, s’est dit convaincu le chef de la politique étrangère russe.

S. Lavrov a rappelé que le premier métropolite de la Rus’, Michel de Kiev, était originaire de l’actuelle Syrie et avait grandi au sein de l’Église d’Antioche.

« Cette coopération traditionnelle, ces relations fraternelles et amicales sont plus que jamais nécessaires car le fameux « printemps arabe », qui a si profondément bouleversé la région, menace directement le sort des chrétiens qui vivent sur ces terres depuis deux mille ans en bonne entente avec leurs voisins » a dit Sergueï Lavrov.

« Aujourd’hui, l’amitié entre les orthodoxes, les autres chrétiens, les musulmans, les représentants d’autres confessions est soumise à rude épreuve, c’est pourquoi notre dialogue est si important pour éviter que les évènements ne suivent le pire scénario » a remarqué le ministre.

Le ministre des Affaires étrangères russe s’est dit contristé de l’enlèvement du métropolite Paul d’Alep et du métropolite Alep Jean Ibrahim. Il a assuré le Patriarche Jean que son ministère ferait tout pour accélérer les recherches et obtenir leur libération.

De son côté, Sa Béatitude le Patriarche Jean a témoigné que « les relations entre les Églises orthodoxes russe et d’Antioche avaient une dimension historique, ce qui influait sur les relations entre les fidèles russes et ceux de l’Église antiochienne. »

Le Primat de l’Église d’Antioche a exprimé sa gratitude à la Russie pour sa position sur les évènements en cours au Moyen Orient. « L’un des principes de cette politique est d’obtenir la paix pour tous les peuples grâce au dialogue, sans recourir à la violence » a dit le Patriarche Jean.

Sa Béatitude a exprimé encore sa reconnaissance aux dirigeants russes et au peuple russe pour l’aide humanitaire qu’ils ont déjà apporté et continuent à apporter. Le Patriarche Jean a souligné que le Patriarcat d’Antioche distribuait cette aide parmi les populations sinistrées de Syrie, indépendamment de leur confession religieuse : les chrétiens comme les musulmans peuvent en profiter.

Le Primat de l’Église d’Antioche a encore remercié les autorités russes des efforts qu’ils ont entrepris pour retrouver les deux hiérarques otages.

La mission de l’Église d’Antioche aujourd’hui est de partager la douleur du peuple syrien, de convaincre les gens de ne pas quitter leur patrie, a témoigné le Patriarche Jean. « Malgré toutes les difficultés, les conditions difficiles, nous confirmons notre volonté de rester attachés aux racines, à notre patrimoine, de rester sur la terre de nos ancêtres et de continuer à vivre suivant leurs traditions. Il est impossible de se représenter le Moyen Orient sans les chrétiens, il est impossible de se représenter la Palestine sans les chrétiens, alors que c’est là qu’est né le Christ » a dit Sa Béatitude.