Le 4 octobre 2013, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est arrivée à Belgrade, capitale de la Serbie. Sa Sainteté vient visiter l’Église orthodoxe serbe à l’occasion des célébrations du 1700e anniversaire de l’édit de Milan.

La délégation officielle accompagnant le Patriarche Cyrille se compose du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures, de l’évêque Serge de Solnetchnogorsk, chef du secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou, de l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE et de l’archiprêtre Igor Iakimtckouk, secrétaire du DREE aux relations interorthodoxes.

A l’aéroport de Belgrade, Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie attendait le Primat de l’Église orthodoxe russe avec plusieurs membres de l’épiscopat et du clergé de l’Église serbe, ainsi que l’archiprêtre Vitaly Tarassev, recteur du métochion de l’Église russe à Belgrade, I. Mrkic, ministre des Affaires étrangères de Serbie, Alexandre Antic, ministre des Transports et l’ambassadeur de Russie en Serbie, A. Tchepourine.

Le Primat de l’Église orthodoxe serbe a salué Sa Sainteté le Patriarche Cyrille, le remerciant de sa venue. Les Serbes considèrent les Russes comme leurs frères, a assuré le Patriarche Irénée : « Nous sommes très proches les uns des autres, nous avons les mêmes racines, le même sang slave coule dans nos veines, nous confessons la même foi ».

Suivant le Patriarche Irénée, la visite du Primat de l’Église orthodoxe russe « apportera le plus grand profit à l’Église du Christ, elle permettra de rapprocher encore plus les hiérarques et les peuples orthodoxes entre eux. »

Le Patriarche Cyrille a salué à son tour le Primat de l’Église serbe, qu’il a remercié de l’avoir invité à participer aux célébrations du 1700e anniversaire de l’édit de Milan.

« Il s’agit d’un évènement vraiment historique, car l’empereur Constantin le Grand de Rome a signé il y a 1700 ans un document qui non seulement a légalisé le christianisme dans l’Empire romain, mais encore a posé les fondements des relations entre les autorités civiles et l’Église, la société non chrétienne d’alors et l’Église du Christ. Ce modèle de relations du laïc et de l’ecclésiastique, qui a été développé par la suite à Byzance, a été le fondement chrétien du développement civilisationnel de l’Europe.

Aujourd’hui, alors que l’actualité de cette source chrétienne de la civilisation européenne est mise en doute par certains, nous, les Églises orthodoxes et tous les chrétiens d’Europe, devons aider nos contemporains à comprendre une fois encore et à sentir l’importance de cette source pour la formation du profil spirituel et moral des Européens. J’espère que la célébration solennelle du 1700e anniversaire de l’édit de Milan servira ce louable objectif.

L’un des résultats de cet évènement que nous allons célébrer a été l’activité missionnaire des Églises chrétiennes d’Europe. Le fruit de leur activité a été, entre autres, le Baptême de la Russie, dont nous avons solennellement fêté le 1025e anniversaire à Moscou, Kiev et Minsk avec Votre Sainteté et les autres Primats des Églises orthodoxes locales.

Nous avons eu des entretiens intéressants lors de Votre visite à l’Église orthodoxe russe, et j’espère que nous poursuivrons ces conversations et discuterons des problèmes qui préoccupent aujourd’hui l’Église russe et l’Église serbe. Je me réjouis également de pouvoir rencontrer les Primats d’autres Églises orthodoxes qui ont répondu à Votre invitation et participent aux célébrations jubilaires ».

Le Patriarche Cyrille a souhaité au peuple serbe et à l’état la prospérité, et à l’Église orthodoxe serbe des forces spirituelles dans la conduite du peuple de Dieu.

Les Primats des Églises russe et serbe se sont ensuite entretenus fraternellement.

Le Patriarche Cyrille s’est enfin dirigé vers le monastère Rakovica.

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L’édit de Milan signé en 313 par l’empereur Constantin proclamait la liberté de confession sur le territoire de l’Empire romain. Conformément à cet édit, toutes les religions étaient reconnues égales en droit ; le paganisme romain traditionnel perdait ainsi son rôle de religion officielle.

L’édit distinguait particulièrement les chrétiens, auxquels il appliquait le terme de « corpus christianorum ». Il prévoyait de rendre aux chrétiens et aux communautés chrétiennes les propriétés dont ils avaient été spoliés du temps des persécutions. L’Église acquérait ainsi le statut de personne juridique, avec tous les droits découlant de ce statut dans le cadre du droit corporatif romain en vigueur.

L’édit de Milan s’inscrit dans la continuité de l’édit publié par l’empereur Galère en 311, qui garantissait aux chrétiens la tolérance, les autorisait à construire des églises et à organiser leur culte. Il s’agit d’une étape essentielle dans le cheminement qui fera du christianisme la religion dominante de l’empire.