Le 21 septembre 2013, fête de la Nativité de la Mère de Dieu, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a célébré la Divine Liturgie à l’église de la Nativité de la Mère de Dieu au « Vieux Syméon ».

Mgr Hilarion concélébrait avec le recteur de l’église, l’archiprêtre Vladimir Siloviev, rédacteur en chef des Editions du Patriarcat de Moscou, l’archiprêtre Oleg Vorobiev, chef du doyenné Saint-Daniel et les clercs de l’église.

Les employés des Editions du Patriarcat de Moscou, les membres du collège de rédaction du Journal du Patriarcat de Moscou et de la revue Travaux de théologie, ainsi que de nombreux paroissiens assistaient à l’office.

Après la liturgie, l’archiprêtre Vladimir Siloviev a prononcé un discours d’accueil adressé au métropolite Hilarion.

« Nous vous remercions d’avoir organisé cette cérémonie pour la fête titulaire de notre vieille église, une église qui est aussi un monument en l’honneur des héros de la bataille de Koulikovo, les moines du grand schème Alexandre Peresvet et André Osliaba, disciples de saint Serge de Radonège (…) Cette église a plus de 500 ans d’histoire et a toujours été l’objet d’une dévotion populaire particulière, ainsi que des faveurs des autorités au pouvoir, grands-ducs, tsars, empereurs (…) C’est le jour de la Nativité de la Mère de Dieu qu’avait eu lieu cette victoire décisive pour les destinées du peuple russe. C’est ici qu’avec la bénédiction de saint Serge de Radonège les dépouilles des saints moines du grand schème Alexandre et André avaient été déposées. Depuis, l’église du Vieux Syméon occupe une place à part parmi les temples de l’Eglise orthodoxe russe.

Le 22 avril 1900, et ce fait est très important pour nous, le tsar Nicolas II et son épouse Alexandra étaient venus vénérer les tombeaux de Peresvet et Osliaba avec le grand-duc Serge Alexandrovitch, gouverneur général de Moscou et sa sainte épouse Elisabeth (…)

Notre église a connu des heures difficiles. Pendant plus de soixante ans, elle a servi d’unité de production pour l’usine « Dynamo ».  Lorsque le célèbre peintre Pavel Korine y est venu, il a rassemblé les ouvriers et leur a dit qu’ils se trouvaient tout près d’un grand sanctuaire, mémorial de la bataille de Koulikovo dont on allait fêter alors le 600e anniversaire. Mais personne n’a compris de quoi il parlait.

(…) Peu à peu, notre église a commencé à renaître. Elle a été l’une des premières à rouvrir après la longue période d’athéisme. En juillet 1989, l’ordre de rendre les bâtiments à l’Eglise a été signé. L’usine « Dynamo » fonctionnait alors à plein et il était bien difficile d’entrer dans l’église. Depuis, le chemin est bien tracé et la veilleuse au-dessus des reliques des héros de la bataille de Koulikovo ne s’éteint plus.

Nous demandons aujourd’hui à Votre Eminence de bénir cet insigne en l’honneur de la visite de la famille impériale dans notre antique église et en l’honneur du 400e anniversaire de la Maison Romanov. Cette plaque sera réinstallée là où elle était au début du XX siècle (…)

Bien que notre paroisse, que nous appelons aussi la « drougine du Vieux Syméon » se trouve dans un quartier ouvrier, ces lieux ont été bénis par saint Serge et sont marqués par une présence particulière de la Mère de Dieu. Ce n’est pas pour rien que saint Cyrille du Lac-Blanc en a eu ici-même une apparition et que nous possédons deux icônes miraculeuses de la Vierge (…)

En souvenir de sa visite à l’église de la Nativité-de-la-Mère-de-Dieu, l’archiprêtre Vladimir Siloviev a offert au métropolite Hilarion une icône de la Mère de Dieu.

Le métropolite s’est ensuite adressé à l’assistance. Après avoir rappelé le sens de la fête, il est revenu sur les exploits des saints Alexandre Peresvet et André Osliaba. « Nous savons qu’aux heures difficiles de notre histoire, lorsqu’il s’agissait pour la patrie d’être ou de ne plus être, la Mère de Dieu a toujours soutenu nos guerriers dans leurs exploits. Nous savons qu’en ces heures où se jouait son destin, le Seigneur donnait à notre patrie des hommes qui n’hésitaient pas à donner leurs vies pour le bien de leur terre et pour leurs prochains. Alexandre Peresvet et André Osliaba étaient de ceux-là (…)

Tout près de nous, le XX siècle a été une période d’héroïsme en masse. Beaucoup sont montés au Golgotha du martyre, beaucoup ont pris les armes pour défendre leur pays et donner leur vie pour nous, pour leur peuple, pour leur Patrie.

Aujourd’hui (…) notre terre russe est, comme on dit, un grand antimansion ouvert par Dieu, plein des reliques des saints. Notre terre est un immense cimetière, où reposent les restes de nos guerriers, de ceux qui peuvent dire avec le Seigneur : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13).

Saints Alexandre Peresvet et André Osliaba donnent l’exemple de l’héroïsme guerrier. Mais ils sont en même temps un exemple de vie monastique, qui suppose une obéissance absolue à la volonté divine révélée dans la volonté de l’higoumène et du père spirituel (…)

Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous sommes en temps de paix. Mais nous devons toujours prier pour la paix du monde, pour la prospérité des saintes églises de Dieu, nous souvenant que si, par la grâce de Dieu la guerre est aujourd’hui épargnée à notre patrie, cela ne signifie pas qu’il n’y en aura pas demain ou après-demain. La flamme de la guerre embrase différentes parties du monde, et cette flamme, comme un incendie, peut s’étendre d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre.
Nous devons prier pour qu’elle ne gagne jamais notre pays, mais que s’il nous faut nous lever pour le défendre, que le Seigneur nous donne des hommes comme Peresvet et Osliaba (…) »

Le métropolite s’est ensuite adressé au père Vladimir, puis aux employés des Editions du Patriarcat de Moscou et du Journal du Patriarcat de Moscou : « le Seigneur nous a confié une mission éminemment responsable : évangéliser les gens par l’imprimé, l’écrit. Nous devons garder à l’esprit que nous tous, qui travaillons dans ce domaine, sommes responsables du contenu des livres et des revues que nous éditons (…) »

Le métropolite Hilarion a ensuite vénéré la crosse de saint Alexandre Peresvet, amenée pour l’occasion du Musée national d’’art et d’histoire de Riazan.

Enfin, le métropolite a béni une plaque rappelant la visite de l’empereur Nicolas II en 1900, restaurée grâce aux bons soins de la Société orthodoxe impériale de Palestine en l’honneur du 400e anniversaire de la maison Romanov.