Le 26 mars 2013, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie s’est rendu à la réception donnée en l’honneur de la fête du Triomphe de l’Orthodoxie, célébrée le 1er dimanche de Carême. La réception était organisée par l’ambassadeur de Grèce en Russie, M. Spinellis à l’hôtel « Métropole ».

Le métropolite Juvénal de Kroutitsy et de Kolomna, le métropolite Barsanuphe de Saransk et de Mordovie, chancelier de l’Église orthodoxe russe, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et l’archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du Département synodal pour les relations entre l’Église et la société étaient également invités. On notait aussi la présence de l’archevêque Niphon de Philippopolis, représentant du Patriarcat d’Antioche auprès du Patriarche de Moscou et celle de l’archimandrite Stéphane (Dispirakis), représentant du Patriarche de Jérusalem.

Étaient également présents l’archiprêtre Vladimir Divakov, secrétaire du Patriarche de Moscou et de toute la Russie pour la ville de Moscou, l’archiprêtre Mikhaïl Riazantsev, recteur de l’église du Christ Sauveur, l’archiprêtre Nicolas Balachov et l’higoumène Philarète (Boulekov), vice-présidents du DREE, l’archiprêtre Igor Iakimtckouk, secrétaire du DREE aux relations interorthodoxes, l’archiprêtre Serge Zvonariev, secrétaire du DREE aux relations avec l’étranger et d’autres employés du DREE et des services du Patriarcat.

Étaient invités le chef du diocèse russe de l’Église arménienne et le nonce apostolique en Russie, des hauts fonctionnaires, des diplomates, des hommes d’affaires, des hommes politiques.

M. Spinellis a salué le Primat de l’Église orthodoxe russe, lui offrant un médaillon épiscopal en l’honneur de la fête.

Sa Sainteté l’a remercié, le félicitant pour son travail : « Vous avez beaucoup fait pour améliorer les relations entre nos pays. Vous avez été un digne représentant de votre nation et de votre pays. J’aimerais vous souhaiter de tout cœur l’aide de Dieu dans vos travaux ultérieurs » a conclu le Patriarche, offrant à M. Spinellis, dont la mission à Moscou s’achève, une icône du Sauveur en souvenir de ses fonctions à Moscou.

Auu cours du banquet qui a suivi, M. Spinellis est revenue sur la tradition de fêter le Dimanche de l’Orthodoxie, instituée vingt ans auparavant. Elle est devenue « un jalon historique, symbolisant l’unité et la profonde compréhension mutuelle qui a toujours caractérisé nos peuples orthodoxes, les peuples de l’Europe chrétienne ».

L’ambassadeur de Grèce a remarqué que les valeurs chrétiennes étaient plus actuelles aujourd’hui que jamais. « Elles nous enseignent la solidarité, la tolérance, la compassion, la condoléance. Ces qualités qui ont amené nos ancêtres à l’essor de la civilisation que nous connaissons ont leur racine dans la foi et dans les traditions chrétiennes. Elles sont le contenu principal de la fête du Triomphe de l’Orthodoxie ».

M. Spinellis a parlé des évènements dans la sphère des relations interorthodoxes dont il a été témoin durant son séjour à Moscou, parmi lesquels les visites des Patriarches Bartholomée de Constantinople, Théodore d’Alexandrie, Hiéronyme d’Athènes et de toute la Grèce, ainsi que la translation de la ceinture de la Mère de Dieu depuis la Mont Athos. « Tout cela témoigne du fait que l’Église continue à jouer un rôle important dans l’histoire et la vie quotidienne de nos pays et de nos peuples. »

Le Patriarche s’est adressé à son tour à l’assemblée, évoquant notamment le sens de la fête et les difficultés traversées par les peuples orthodoxes aujourd’hui : « Le monde orthodoxe traverse des temps difficiles. La série de conflits qui touche le Moyen Orient et l’Afrique du Nord a atteint directement ou indirectement les fidèles orthodoxes qui vivent dans ces régions. Les pays européens qui confessent l’Orthodoxie se sont également trouvés en zone de risque : la crise économique a vivement frappé la Grèce et d’autres états. L’aiguillon de la crise est aujourd’hui dirigé sur Chypre. Nous souffrons de voir des milliers de frères chypriotes otages de la déroute bancaire et obligés de prendre leur parti des conditions de l’aide économique prévue par les institutions financières internationales.

L’Église orthodoxe a souvent attiré l’attention du monde sur la dimension morale de la crise, provoquée en grande partie par l’avarice humain et le manque de principes, le culte de la richesse matérielle et de la permissivité. Tout cela déforme les âmes humaines, rend les gens incapables de créer véritablement et d’être responsable de leur prochain. Dans ces conditions, l’Église appelle les hommes à se resserrer, à se soutenir, à des actes solidaires pour confirmer les idéaux chrétiens de sacrifice et de philantropie dans la société. »

Le Patriarche a ensuite donné en exemple l’Église orthodoxe de Grèce, qui a su déployer ces vertus au service de son peuple frappé par la crise : « Ayant joué un rôle important dans le devenir de la conscience nationale grecque, l’Église non seulement reste la gardienne de la foi et de la morale, mais apparaît aussi comme la source d’actions vraiment chrétiennes ». Sa Sainteté a rappelé l’aide apportée par l’Église orthodoxe russe et évoqué le développement des pèlerinages de fidèles russes vers la Grèce, « ce qui soutient également la vie du peuple grec ».

Exprimant sa satisfaction devant l’activisation des relations, il a souhaité que celles-ci continuent à se développer, que les contacts deviennent encore plus étroits. « Je suis convaincu que par nos efforts communs, les enfants de l’Église orthodoxe de différentes nationalités sauront se tirer de n’importe quelle difficulté et de n’importe quelle épreuve ».