Le 27 février, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a accueilli au DREE le Patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient, le cardinal Bechara Boutros Raï, invité à Moscou en visite officielle par le Patriarche Cyrille. Les membres de la sa délégation et l’archevêque Niphon de Philippopolis, représentant de l’Église orthodoxe d’Antioche assistaient à cette rencontre.

Étaient également présents différents collaborateurs du DREE, dont l’higoumène Philarète (Boulekov), vice-président du DREE, l’archiprêtre Dimitri Sizonenko, secrétaire aux relations interchrétiennes et l’archiprêtre Serge Zvonariev, secrétaire aux affaires de l’étranger lointain.

Le métropolite Hilarion a chaleureusement accueilli le Patriarche Bechara, pour la première fois en Russie. Mgr Hilarion a noté l’importance de cette visite pour le développement des relations bilatérales entre l’Église orthodoxe russe et le Patriarcat maronite, en particulier dans cette période difficile que traversent les chrétiens du Moyen Orient. Les conflits armés en Irak et en Syrie ont eu pour résultat une importance diminution de la population chrétienne dans la région, une situation qui risque de s’étendre au Liban. En même temps, l’expérience de coexistence pacifique entre représentants de différentes Églises chrétiennes, des communautés sunnites et shiites est extrêmement précieuse et doit être préserver. Un rôle particulier dans cet équilibre des forces est dévolu à l’Église maronite dont font partie la majorité des chrétiens libanais.

Le métropolite Hilarion a souligné que l’Église orthodoxe russe et l’État russe étaient préoccupés de la situation des chrétiens au Moyen Orient et ne cessaient de se déclarer pour une résolution pacifique du conflit en Syrie, remettant de l’aide humanitaire à la population chrétienne. Le métropolite a assuré ses hôtes de ce que l’Église russe continuerait à faire tout son possible pour maintenir la présence chrétienne dans la région.

Le Patriarche Bechara Raï a dit hautement apprécier les efforts de l’Église russe et de la Russie pour le retour à la paix au Moyen Orient, soulignant l’importante contribution de l’État russe au développement culturel et humanitaire du Liban hier et aujourd’hui. Le Patriarche maronite a exposé les raisons politiques, économiques et sociales forçant les chrétiens, inquiets du lendemain, à quitter leur pays. Il a cité en premier lieu le conflit arabo-israélien et l’opposition entre sunnites et chiites. Malheureusement, les chrétiens sont les premiers à subir les conséquences de ces conflits. Le danger principal réside dans les agissements des forces radicales, qui cherchent à utiliser les mouvements spontannés au sein des masses populaires dans les pays arabes.

Les deux parties s’accordent sur le fait que la communauté internationale fait trop peu pour faire cesser la haine religieuse et ethnique latente au Moyen Orient. Elles ont souligné le rôle croissant de la collaboration entre les Églises pour mettre en place les conditions nécessaires à une vie pacifique des chrétiens de la région qui est aussi le berceau du christianisme. En conclusion, l’importance et l’intérêt commun dans la poursuite de consultations sur ces thèmes a été souligné.

Dans la matinée du même jour, le Patriarche maronite avait participé à la cérémonie solennelle de transmission d’une parcelle de reliques du vénérable Maron l’Anachorète syriaque à l’église moscovité dédiée à ce saint, dont la mémoire est célébrée le 27 février dans l’Église russe. L’archevêque Arsène d’Istra a reçu avec reconnaissance cette parcelle de reliques des mains du Primat de l’Église maronite qui remonte à ce saint. L’archevêque Ivan Yurkovitch, nonce apostolique en Fédération de Russie, qui avait pris une part active à la translation de ces reliques depuis la ville italienne de Foligno, assistait également à l’office.