Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille est persuadé que l’Eglise est appelée à dénoncer les péchés et les vices de la société. « Le sens de ce que l’Eglise fait, notamment en nouant un dialogue avec la société, témoigne de la vérité de Jésus-Christ, de l’intention d’affirmer dans la vie des gens les valeurs morales et spirituelles traditionnelles sans lesquelles la paix civile et le développement sont, à notre avis, inconcevables », a-t-il déclaré dans une interview accordée à ITAR-TASS.
« La communauté chrétienne était depuis des temps immémoriaux ce qu’on appelle maintenant institution de la société civile », a-t-il fait remarquer. « Cela ne relève pas de la politique, c’est une mission apostolique de l’Eglise. Dieu envoyait ses apôtres communiquer aux peuples la lumière de la vérité, en se guidant sur sa volonté d’indiquer à tout le monde la voie à suivre pour être sauvé, et non sur les « motifs politiques », a-t-il souligné.
« Le service public de l’Eglise lui a valu beaucoup de différentes étiquettes », a fait remarquer avec regret Cyrille. « En privant les croyants du droit d’exprimer en commun leur position sur les questions d’importance sociale, certaines forces cherchent à édifier la société sur une base athée. Elles voient certes d’un mauvais œil l’activité de l’Eglise qui lutte contre le péché », a-t-il assuré. « Or, dans ce cas nous devons appeler honnêtement les choses par leur nom. L’Eglise ne cachera jamais un péché ou un vice, d’autant moins en les voyant se propager massivement et être justifiés », a affirmé le patriarche.
Cyrille a appelé les journalistes russes en faveur d’une recherche créatrice. Selon lui, il est très important « que les médias qui souhaitent couvrir les activités de l’Eglise, le fassent honnêtement et sans parti pris, qu’ils voient dans la vie de l’Eglise sa richesse et sa beauté réelles, son vrai sens, et ne recourent pas aux clichés ». L’Eglise russe moderne accomplit beaucoup dans le secteur social, a-t-il souligné. « Ce sont aussi bien le souci des enfants de la rue, des invalidés et des personnes sans domicile, que la protection de la maternité, la lutte contre les fléaux sociaux, dont la toxicomanie et l’alcoolisme. L’Eglise a acquis une riche expérience en la matière. J’appelle les journalistes à en informer le monde », a-t-il souligné.