Le chancelier de l’Église orthodoxe ukrainienne rencontre la secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe
Le 28 septembre 2012 au Palais de l’Europe, l’archevêque Antoine de Borispol, chancelier de l’Église orthodoxe ukrainienne a rencontré Gabriella Battaini-Dragoni, secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe. La rencontre se déroulait dans le cadre de la visite à Strasbourg de la délégation présidée par Mgr Antoine et venue participer à l’office célébré devant les reliques des saintes Foi, Espérance, Charité et leur mère Sophie à Eschau, avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et du métropolite Vladimir de Kiev et de toute l’Ukraine.
La délégation se compose également de l’archiprêtre Nicolas Danilevitch, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe ukrainienne et de l’archiprêtre Vladimir Kotsaba, chef de l’appareil admnistratif de la métropole de Kiev. Ils étaient accompagnés au cours de la rencontre par l’higoumène Philippe (Riabykh), représentant de l’Église orthodoxe russe à Strasbourg.
L’archevêque Antoine a commencé par félicité Mme Dragoni de sa nomination au conseil de l’Europe, lui souhaitant force et aide de Dieu dans ses fonctions. Il a donné une appréciation élogieuse de l’initiative du Conseil de l’Europe en vue de développer la dimension religieuse dans le dialogue interculturel. Accueillant ses hôtes, la secrétaire générale adjointe a exprimé son intérêt dans l’établissement de contacts réguliers entre le Conseil de l’Europe et l’Église orthodoxe ukrainienne.
Pendant la rencontre, Mgr Antoine a souligné l’importance de la défense de la liberté religieuse, de la liberté de réunion et d’expression mentionnés dans les articles 9, 10 et 11 de la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
L’archevêque Antoine a également remarqué : « Nous, croyants d’Europe de l’Est qui avons vécu des persécutions contre la foi sans précédent, sommes sérieusement inquiets des interdits frappant le port des croix de baptême en Grande-Bretagne, actuellement examinés à la Cour européenne des droits de l’homme. Nous avions auparavant été alarmés par la décision de la même Cour envers l’Italie, exigeant la suppression des croix de toutes les écoles de ce pays. Il est particulièrement réjouissant que dans ce second cas la Cour ait réexaminé et soit revenue sur sa première décision ». L’archevêque orthodoxe a souligné que le christianisme fait partie intégrante du patrimoine spirituel et culturel de l’Europe et a à ce titre le droit d’être présent aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée de la société européenne.
Il a également parlé du travail social mené par l’Église orthodoxe ukrainienne qui unit la majorité des habitants du pays. L’archevêque a cité l’exemple de la Laure des Grottes de Kiev qui prend quotidiennement en charge les repas de près d’un milier de nécessiteux. La secrétaire du Conseil de l’Europe a exprimé son soutien au ministère sociale de l’Église qui prend une importance d’autant plus grande en période de crise économique.
G. Battaini-Dragoni a également pris connaissance des initiatives de l’Église orthodoxe ukrainienne en faveur de la paix, de la concorde et de la stabilité de la société ukrainienne. La secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe a concédé que les leaders religieux étaient appelés à jouer un rôle pacifique important dans un contexte de montée de différentes formes d’intolérance en Europe.
L’archevêque Antoine a exprimé l’espoir que dans ses documents le Conseil de l’Europe prendrait en compte la possibilité de défendre légalement les convictions morales de l’homme dans le cadre de la liberté de conscience et d’expression : « Ceci concerne les valeurs familiales, les relations entre les sexes, le rapport à la vie humaine de la conception à la mort et plusieurs questions de bioéthique » a dit le hiérarque.
L’entretien achevé, Mgr Antoine a remis en cadeau à la secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe une icône brodée de la Mère de Dieu ainsi qu’un ouvrage sur l’orthodoxie en Ukraine et le monastère des Grottes de Kiev.