Ces dernières années, le processus de préparation au Concile panorthodoxe, qui a débuté il y a tout juste un demi-siècle, s’est largement activé, a constaté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie dans un exposé prononcé lors de la Réunion diocésaine de la ville de Moscou.

A l’heure actuelle, sur les dix thèmes à l’ordre du jour du prochain Concile, huit ont été réglés entre les Églises orthodoxes locales qui participent à la préparation. Suivant Sa Sainteté, il ne peut y avoir d’avancée vers le Concile sans accord préalable lors de conférences préconciliaires panorthodoxes. Or, le règlement de cet organe préconciliaire fixe le principe de prise de décision à l’unanimité ou par consensus.

Cependant, en février dernier, les détails de l’une des deux dernières questions en suspens, celle de l’autocéphalie, n’ont pu être réglés. Ceci a poussé les représentants de plusieurs Églises locales a émettre des doutes sur la nécessité du principe de consensus dans le processus préconciliaire et à poser la question de son remplacement par le principe de majorité des voix.

« On nous dit qu’à l’époque des Concile œcuméniques, le principe de consensus n’a pas toujours été appliqué, a poursuivi le Patriarche Cyrille. Mais à cette époque, c’est l’autorité impériale qui était le garant de l’unité de l’Église. Aujourd’hui, ce mécanisme n’existe plus. Des Églises locales existent dans des pays différents et des conditions différentes et si l’on ne prend pas en compte l’opinion de chacune d’entre elles, il sera difficile d’assurer la réception des décisions du futur Concile du plérôme orthodoxe, ce qui pourra entraîner des désordres. »

« Nous avons consulté d’autres Églises locales, et il est apparu évident qu’elles partagent cette inquiétude », a déclaré le Patriarche, évoquant la rencontre des Primats et des représentants de sept Églises orthodoxes locales le 21 novembre dernier au Kremlin de Moscou.

« Tous les participants de cette rencontre sans exception se sont prononcés en faveur du principe de consensus aussi bien dans le processus préconciliaire, qu’au cours du Concile proprement dit », a souligné le Primat de l’Église russe.