Le 18 avril 2011, Lundi saint, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou a célébré la liturgie des Présanctifiés en l’église Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés, rue Grande Ordynka à Moscou. Le prêtre Dimitri Agueev et les clercs de la paroisse concélébraient.

Le Chœur synodal de Moscou, sous la direction de l’artiste émérite de Russie A. Pouzakov a interprété en particulier les chants « Que ma prière s’élève devant toi » et « Maintenant les puissances célestes » sur une musique du métropolite Hilarion de Volokolamsk composée en 1987.

A l’issue de la liturgie, Monseigneur, recteur de la paroisse, s’est adressé aux fidèles :

«Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.

Nous entrons dans la semaine sainte. Aux matines du Lundi saint, nous lisons l’évangile du figuer stérile (Mt 21, 19-21), et à la liturgie des présanctifiés le récit du jugement dernier (Mt 24, 6-51), lorsque le Seigneur prévient ses disciples de la venue des faux-prophètes et des faux-christs (Mt 24, 4-5, 11). Pourquoi entendons-nous ces paroles les jours où le Seigneur s’avance volontairement vers la passion et la mort, afin de racheter le genre humain de la mort ?

Le figuier stérile symbolise ceux qui se contentent d’observer extérieurement la vérité divine, mais sans porter les fruits intérieurs que le Seigneur attend d’eux. Le figuier avait des feuilles, mais ne portait pas de fruits, personne ne pouvait se nourrir de ses fruits. Ainsi, certaines personnes paraissent-elles splendides, mais leur vie intérieure ne porte pas les fruits dont pourraient se rassasier leurs proches. Ces gens sont semblables au figuier stérile : ils ne portent pas les fruits de l’amour que le Christ et leurs proches attendent d’eux. En les rencontrant on se rend compte que l’éclat extérieur ne fait que recouvrir un vide intérieur ; la beauté extérieure est là, mais à l’intérieur il n’y a rien, comme sur le figuier de l’Évangile.

Le Seigneur nous prévient, annonçant que de faux prophètes pourront apparaître aux derniers temps. Ils feront semblant de conduire les gens sur la voie de la vérité et du salut, mais les mèneront en fait à leur perte. Deux fois par an, nous célébrons dans cette paroisse le rite de la réunion à l’Église de ceux qui s’étaient écartés d’elle à cause du prêche de ces faux-prophètes, à cause du discours de gens qui disent : « Le Christ n’est pas dans l’Église orthodoxe, mais ailleurs. L’Église a déformé son message, elle ne nous l’a pas correctement transmis… Le Christ est chez nous, dans notre secte, notre communauté, notre société. »

Il y a toujours eu beaucoup de ces faux-prophètes, il y en a beaucoup aujourd’hui. Et nous devons nous garder de leur discours. Nous sommes dans l’obligation d’affermir constamment dans la doctrine du Christ ceux qu’ils auraient séduit ou pourraient séduire.

Nous pouvons les affermir dans la doctrine et la vérité de la Sainte Église orthodoxe moins par nos paroles que par nos actes. Si les gens viennent à nous et voient que nous sommes couverts de feuilles brillantes mais ne portons pas de fruits, ils chercheront à apaiser leur faim spirituelle ailleurs, à chercher d’autres communautés ecclésiales ou même pseudo-ecclésiales.

Demandons au Seigneur de ne jamais devenir des figuiers stériles, afin que nous ne brillions pas extérieurement des vertus chrétiennes, mais soyions emplis de ce que nous rappelle l’Église : l’amour, la longanimité, la douceur, la miséricorde, la paix intérieure, la sérénité spirituelle (cf Gal 5, 22-23), afin que nous puissions partager ces richesses spirituelles avec nos proches.

Prions pour tous nos proches, pour qu’ils ne s’égarent pas sur un chemin de mensonge, mais demeurent fermement dans la Sainte Église orthodoxe, l’arche du salut. Souvenons-nous aussi de ceux qui ne sont pas encore venus à l’Église, afin que grâce à nos paroles et à notre mode de vie ils se tournent vers le Christ, vers la vérité, et suivent avec nous le chemin du Royaume des cieux. Amen. »