La crise en Ukraine, causée par la création d’une nouvelle structure ecclésiastique, ne peut être résolue que sur la base d’un consensus de toutes les Églises orthodoxes locales. C’est ce qu’a affirmé dans un entretien avec le correspondant de l’agence TASS l’archevêque Abel de Lublin et de Chełm le 31 janvier 2019. L’archevêque Abel était venu à Moscou participer aux célébrations du 10e anniversaire de l’intronisation de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

« L’Église orthodoxe polonaise souligne qu’on ne peut guérir le schisme en Ukraine que par la pénitence. L’Église a des dogmes, elle a des canons, et nous sommes toujours critiques lorsqu’une seule entité tente de la diriger, sur le modèle de l’Église catholique. Nous mettons en avant la conciliarité orthodoxe, nous insistons pour que la question ukrainienne soit résolue dans un esprit de collégialité », a-t-il déclaré.

Selon l’archipasteur, des représentants de nombreuses Églises locales sont venus célébrer le jubilé de l’intronisation du primat de l’Église orthodoxe russe, et ils peuvent exprimer leur opinion sur la situation. « Beaucoup de représentants des Églises participent aux solennités, et je pense que les primats des Églises seront la source qui permettra de faire cesser les différentes spéculations et d’élaborer une position commune. On ne saurait résoudre autrement la question » a dit l’archevêque Abel.

Il a souligné que l’Église polonaise n’entrerait pas en relation avec les représentants de la prétendue « Église orthodoxe d’Ukraine ». « De notre point de vue, ce sont des schismatiques, et l’Église ne peut avoir de contacts avec eux. Il est difficile de dire pourquoi le patriarche de Constantinople Bartholomée a pris cette décision, mais cela a été fait en désaccord avec la pratique et avec la discipline orthodoxe » a dit l’archipasteur.

L’hiérarque de l’Église orthodoxe polonaise a défini la création de « l’Eglise orthodoxe d’Ukraine » comme un acte politique des autorités civiles ukrainiennes. « Ainsi, les politiciens croient possible de se créer des positions et ils s’efforcent, par la voix de l’Église, de se bâtir un avenir meilleur. Cependant, dans le cas présent, tous ont perdu, aussi bien Constantinople que le président ukrainien, et même les schismatiques, qui n’ont pas reçu l’indépendance promise. L’honneur et la gloire de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique et de son primat est d’avoir élaboré une position ferme et d’avoir réuni la majorité des orthodoxes. C’est la seule perspective de salut pour le peuple ukrainien » a ajouté l’archevêque Abel de Lublin et de Chełm.